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Saidi Ben Djeddou
" Nuit traversée d’éclairs bleus
Sans doute notre corps retournant à la lumière
Qui l’exaltait à la terre absente à nos pas
Que nul chemin ne consent à accueillirOn peut être présence de feu qui assaille
Le silence des murs gardiens de notre mémoire
Et ce feu et la lumière de l’autre rive
Porteront haut ton rêve dense et ta parole"
" Une fleur couleur de tes doigts
Mais parce que seule
Encombre le désert
Parcouru mille ans
En quête du visage
Que ne recèlent nulles lignes
Autres que celles fondues à la clarté
Trop vive"Extraits du recueil " La part du silence" de Saidi Ben Djeddou
Souffle
Ton souffle bariole d'arcs en ciel
L'étendue grise des mémoires
Et ranime souverain
Les corps épars
Chus aux rives de nos lèvres
Procession vespérale
Au premier lever de ton âme
Les soirs s'épanchent si bas
A froler ton coeur
Et tes mains
L'essaim des heures pleines voltige
A l'orée de ton corps
Eperdu à l'appel du jour qui
Tarde à tes yeux.Saidi Bendjeddou
Ceux qui savent
Ceux qui savent
Depuis longtemps se sont tus
La parole a déserté l'inerte rivage
Les arbres même sont un signe
Un vol d'oiseau annule l'espace
Les mots perdent sens et pesanteur
Ceux qui savent
Ont su confier la pierre
Uniforme
Et à l'image de l'informe
La part du silence qui donna sens jadis
à la rumeur des mots
Pesante
Et sans cesse recommencée
Ceux qui savent
Ont su creuser l'espace
Et briser le temps pour y sacrifier
Ce double d'eux-mêmes
Et dans l'inertie des gestes figés
Et des lèvres closes
Bâtir l'idéale citéEtrange pays
Je chemine dans ce pays étrange
Comme un corps qui brûle haut
éclairant des chemins souterrains
Qui mènent ailleurs
Je te nomme pour tenter
L'absence plus épaisse
Que la terre noire
Envahie par nulle mémoire dévastéeEvidence
Ici l'arbre s'érige en présence et mémoire ligneuses
Désormais plus je ne vais ombre évasive
égarée parmi les ravines sèches de l'être
à l'affût de moi-même.
Essence et mystère accessible de ce lieu d'oblation
Je dis l'arbre et s'accomplit la double résurrection.
La pierre informe reprend place dans l'évidence
Sonore de la durée ainsi par coutume désigne-t-on
Ce haut lieu de l'attente comblée
Une pierre
Pour me désigner à moi-même
Semblable à ce que je fus
Une pierre informe
Pour me reconnaître à la fois autre
Et même.Germination
D'abord l'ennui
De gris et de bleu
Dessinant nos traits
à l'image du vrai visage
D'abord la solitude
Ouvrant à notre faim
Le monde
Comme fruit miraculeusement mûr
Saison nouvelle
Le silence a germé
Partout la même fleur
De parole imminente
Partout l'espace s'entrouvrant
Au geste
Qui doit s'accomplirImpression
Rien d'éternel
Un ciel
Bas
Bas
Atone
C'est tout l'automne
Un vol épais
Désir d'absence
Silence
Dense désir de paixLa terre d'un autre voyage
Tu dis : Vois bientôt mourir sera conquête
Là sont le ,terme et la terre d'un autre voyage
Notre corps libéré du poids de son ombre
Renaîtra drapé dans la transparence de son rêve
Tu dis : Le silence même est présage de chant
Demeure donc et entends venir l'écho de nos pas
Là nommer est pouvoir l'absence présence
Qui dissocie pour hâter l'union et le rêveMysticité
Et le voyageur aux portes de la cité de sable
Entonne son chant qui monte son chant le plus beau
Or voici que l'envol délicat préside
à la rupture et toute magie dès lors
Se brise
A jamais ?
Mais voici que s'exalte une fois de plus
Le chant après l'errance et l'oubli
Feutré
Aussi doux peut-être
Que l'étreinte où se perdent les corps
épris seulement d'eux-mêmesSigne
Signe à rebours
Par la magie inverse
Du dire
Inscrit au creux du silence
Je suis essentiellement le centre même
De mon immobilité
De moi aux choses
Maints rayons indéfectiblesSoupir
Un soupir
Oh si ténu
Entaille les veines du silence
Le sang béni bat la mesure
De l'antique désastre
L'herbe s'irise d'une seule goutte recueillie
Un mot prend corps
Et mille formes inconnues
Sempiternelle déraison
L'écume changeante
Vers la grève des mémoires sourdes
Tendues sur nos vies comme une toile
Le drosse
Le ramène
Et s'apaise
Le mot se vêt de rêve
Et s'en va par les sentes
De l'oubliSpiritualité
A ma porte ce matin
Le voyageur me dit
J'ai soif d'absolu
Et faim d'immensité
Sans fin je parcours
La ville spirituelle
Au visage de roches
Calcinées et de sable
Ne lui suffit-il pas de savoir
Que ses yeux sont tout cela
La douceur de la rose
Et la fraîcheur des jardinsSource des poèmes : http://poesie.webnet.fr
Tags : silence, corps, reve
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Commentaires
Les bonnes personnes sont toujours rares, et quand elles apparaissent, elles apparaissent soudainement ou dans l'anonymat et elles partent de la même manière avec laquelle elles sont venues.
Monsieur Saïdi Bendjedou? Allah Yarhamou et le loge dans son vaste paradis, son existence était très courte mais il a laissé des œuvres aussi courtes soient elles, mais elles nous rappelles à chaque fois cette homme de grande valeur.