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Labter Lazhari
Amour ou passion
Je dirai :
Tes cheveux coulée de nuit
Sur tes épaules dénudées
Tes yeux de noir fardés
Eau sombre au fond d'un puits
Tes sourcils deux arcs minces
Par la main d'un artiste tracés
Tes joues pétales de rose
Tes lèvres fleurs de pécher écloses
Tes dents perles sur perles quand tu souris
Dans un écrin de velours
Qui s'ouvre sur du rubisJe dirai :
Les grains de beauté noirs
Autour de tes lèvres roses posés
Tels des points dans un miroir
Des étoiles noires dans la Voie Lactée
Ton cou d'albâtre oriental
En son collier d'or enserréJe dirai :
Le sortilège de ta voix
Cette douce complainte
Qui me remue telle une plainte
Le son d'une flûte au fond d'un bois
Le miel de tes lèvres
Le lait de ton sein à boire
Tes yeux où se noie la nuit noire
Ton regard qui réveille mes fièvres
Et me laisse comme un enfant ébloui
Au ciel par la lune qui luit
Ou étonné de son reflet dans le miroirJe dirai :
Tes mains douces à la caresse
Tes doigts langues de flamme
Qui jouent de mon corps
Comme des archets de violons
Et m'emportent de plaisir
Comme une lame de fond
Me font vivre et mourirJe dirai :
Ton corps comme un roseau qui s'élance
Tes seins qui pointent tels deux bouts de lances
Ton ventre plaine vivante
Qui abrite un nid d'amour de déesse
Que ma main douce et aimante
Réveille de caresse en caresseJe dirai :
Ton corps fait pour la danse
Tes poses félines
Qui embrasent mes sens
Ta voix câline
Comme une douceur
Un baume sur mon cœurJe dirai :
Tes formes de houri quand tu fais la pose
Tes cuisses qui s'ouvrent sur une rose
Mouillée à la rosée du matin
Pétales fragiles enrobées de noir satinJe dirai :
Chaque soir et chaque matin
L'envie que j'ai de toi
Quand tu passes tes doigts
Sur mon visage ou ma main
Quand ton regard se fait caresse
Quand tu me dis de ta voix troublée
Tout l'amour et toute la tendresse
Que tu voudrais avec moi partager
Mon coquelicot dans un champ de blé.
Je dirai :
Pour toi je serais preux chevalier
J'irai de bataille en bataille
Et t'emporterai de force ou de gré
Où que tu sois où que tu ailles
Khamsa dans les yeux du Mal
Et que par Dieu tu sois protégéeLazhari Labter
Extrait du recueil "Essentiel désir"
“Le poème doit être une étincelle de silex, brève comme elle et intense ou n’être pas. Une averse d’étoiles filantes, une précipitation d’arcs-en-ciel, une pluie de feux de diamants ou n’être pas. Le poème doit être un trait lumineux qui aveugle et laisse sans voix ou n’être pas. Une parcelle du divin ou n’être pas.” Lazhari Labter
Tags : tes, dirai, ton, lazhari, labter
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