•        Nostalgie du passé  Je me souviens, la veille du départ à la séguia pour laver la laine se faisait avec beaucoup de bruit. En effet, notre grand mère, rabi yarhamha, Al Mazia, veillait à tout. Elle donnait des ordres aux femmes. Il faut que tout soit prêt , répétait elle. Deux grands ballots de laine étaient déposés dans la cour. Voilà ce que "hanna" (grand mère) appelait "tout".

             Nous, les enfants, on était heureux. Revoir la Séguia, quel bonheur!

             Le matin, J'étais tellement enthousiasmé que je ne voulais pas prendre mon petit déjeuner qui se limitait à un verre de lait et un morceau de pain. Je l'ai quand même pris en hâte.  On a fait sortir les ballots qu'un voisin devait transporter sur son âne. La troupe se mit en marche. Al Mazia, ma grand mère, moi, ma sœur et deux autres garçons et bien sur le transporteur et son animal. Nous avons traversé quelques ruelles pour arriver à la Séguia.Juste à coté de Rahbat Sidi Cheikh. Les ballots déposés, ma grand mère se mit à la besogne. Et pour nous, commença l'aventure.

              Nous trompions d'abord , timidement, nos mains dans l'eau claire et limpide qui coulait, On buvait sans avoir soif. On riait. Puis, on mettait nos pieds dans la séguia. On s'aspergeait d'eau. Parfois , notre grand mère nous demandait d'attraper de la laine emportée par l'eau. Puis on s'assoyait carrément dans la séguia. On faisait de nos corps des barrages. on courait dans l'eau.  De temps en temps, on entendait Al Hadja , qu'on avait complètement oubliée, criait des " arrête, je vais le dire à ton père" ou " personne ne viendra plus avec moi". On savait très bien que c'était des paroles en l'air. On se jouait des tours. On se poursuivait. On courait dans tous les sens. On était libre et heureux. On s'amusait comme des fous. Vers 10 heures, on était fatigué. On avait faim aussi. On s'est adossé à un vieux mur en terre crue pour nous reposer. On était mouillé de la tête aux pieds. Vers 11 heures, nous revenions chez nous, épuisés mais heureux.

           


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  •  Sens de certains proverbes Qui de nous, n'a jamais utilisé un proverbe dans une situation ou dans une autre? Mais est ce qu'on a toujours réfléchi au sens? On les emploie pratiquement toujours en louant l'héritage de nos ancêtres . Chaque fois, on dit "makhala ouna mangoulou" ( on n' a plus rien à dire car ils ont tout dit ). Sans jamais aller au sens (profond) de ces adages. Certains de ces propos se contredisent avec les préceptes de l'Islam et de la morale en générale.

             "حب الكلب في فمو تربح صلحتك منو " ( embrasse le chien sur sa bouche pour obtenir gain de cause ). Pour parvenir à ses fins,  il faut embrasser le chien sur l'endroit le plus sale. Autrement dit, il faut mentir pour obtenir ce que l'on veut. En un mot, il faut être hypocrite. Un autre exemple qui incite à la corruption : " أدهن السير إسير" ( il faut lubrifier le lacet  pour en faciliter le glissement ). En somme, cela veut dire tout bêtement, graisser la patte. N'est ce pas une "invitation" à la corruption?


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  •                Initiative à encourager   Des jeunes du quartier 450 logements à coté de la mosquée Rayane pas loin de l'Oasis Nord, ont eu marre de voir leur quartier inondait d'ordures. Alors ils ont pris l'initiative de mettre fin à ce "paysage" qui désolait tout le monde et qui les rendait malades. Ils se sont mis à la besogne. Il leur a fallu deux jours pour en  faire un endroit habitable et sans danger surtout pour les enfants. La plupart d'entre ces jeunes sont des chômeurs, pourtant cela ne les a pas empêchés de cotiser pour acheter des arbres qu'ils ont plantés. "Notre tâche ne s’arrête pas là me dit Mohamed, Nous devons entretenir les arbres et sensibiliser les habitants pour que le quartier reste propre".

         Vous les jeunes des autres quartiers, vous avez assez de Nif pour faire comme eux???


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  •               Ne me réveillez pasJ'ai fait le rêve qu'il y avait des petites poubelles partout à Laghouat. Qu'un homme donnait l'exemple à son fils, il mettait la peau d'une banane dans une poubelle. Que les jeunes ne jetaient plus les gobelets sur le sol. Que les conducteurs utilisaient des sachets pour y mettre le reste de leur casse croute. Que des hommes, des enfants et des femmes nettoyaient ensemble devant chez eux. Que les ménagères ne balançaient plus les ordures par la fenêtre du cinquième étage. Que chaque passant prenait la peine de ramasser un papier  qui trainait par terre. Que des jeunes ont pris l'initiative de faire revivre la fameuse Touiza (volontariat) et ont lancé une campagne de nettoyage un vendredi matin. Tout était net. Tout était propre. Aucune épluchure, aucun papier, aucun gobelet, aucun papier, aucun paquet de cigarettes ...  Je rêve ne me réveiller pas.


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                    La leçon de la chemise    Ma mère Aicha (c’est son vrai prénom wallah) rabi yarhamha, racontait chaque soir des histoires à dormir debout, elles ne l’étaient pas pour nous, enfants à l'époque,. Nous, on dormait les yeux ouverts à cause de ses histoires. Elle racontait toujours ou presque les mêmes histoires et nous les adorions. On s'en foutait pas mal pourvu qu'elle n’arrêtait pas de raconter. Une histoire m'a vraiment marqué au point où je voudrai la raconter à mon tour à mes enfants et mes petits enfants. Hélas, ils n'en veulent pas. Ils préfèrent regarder des chaines pour enfant à la télé. Donc j'ai décidé de la raconter ici.
    Il y avait un prince qui vivait dans la fortune de son père, le Roi. Il n'avait qu'à claquer des doigts pour avoir ce qu'il voulait mais il était terriblement triste. Oui, très triste même. Son père le Roi avait fait venir les médecins, les sages et même les mages et les charlatans mais en vain. Un jour, en se promenant aux alentours du palais, le prince rencontra un mendiant qui lui demanda l’aumône. Le prince lui donna une petite pièce et lui demande :
    - Tu es heureux ?
    Le mendiant répond : « Non je ne suis pas heureux, comment veux tu que quelqu’un peut – il être heureux quand il ne trouve même pas à manger dit moi?
    Le Prince soupira longuement alors le mendiant lui demanda ce qu'il avait.
    - « Je suis triste mon ami, je cherche le bonheur. Je suis l’homme le plus malheureux sur terre. » répond le Prince.
    - « Toi tu es triste ? Toi un Prince ? » crie le mendiant.
    - « Oui moi un Prince, je n’ai pas trouvé le bonheur »
    - « Bon ok, dis le mendiant. Puis il continue, je ne suis pas un sage mais je peux donner à sa majesté un conseil. »
    - « Un conseil? bien sur vas y sait- on jamais. On peut trouver dans la rivière ce qu’il n’y a pas dans la mer » dit le Prince.
    - « Il faut que tu portes la chemise d'un homme heureux » dit le mendiant.
            Le Prince prit le conseil au sérieux et s’est mis à chercher dans tous les villages et dans toutes les villes la chemise « magique » qui rendra le prince un homme heureux. Il chercha des semaines, des mois, une année, deux … mais il n’a pas trouvé l’homme heureux qu’il cherchait. Un jour, quand il perdit espoir, adossait à un arbre ; épuisé par la recherche, il entendit un chant qui venait d’un champ de blé. Un homme chantait. Un homme chantait de bonheur. Cet homme était pauvrement habillé. Sa pauvreté se voyait. Alors, notre Prince s’approcha de lui et lui demanda s’il était heureux. Hamdoullah (Dieu merci) je travaille, je mange bien, je dors bien, ma femme et mes enfants sont en bonne santé. Certes, je gagne très peu mais hamdoullah. Alors le Prince sauta sur l’occasion et lui dit: « veux – tu me vendre ta chemise s’il te plait? »
            Mais je ne possède pas de chemise.


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