•            Souvenir      Pendant l'été, nous, les enfants, on n'avait pas beaucoup d'endroits où aller, sauf peut être dans les jardins, encore faut il en posséder un. A part jouer aux billes ou au ballon, il n'y avait aucun véritable  moyen pour se distraire. Alors nous avons créé nos propres distractions. En fait, deux solutions se présentaient à nous; nous avions le choix entre embêter Slimane al mahboul, le fou ou aller se baigner au Sefridj. Nous préférions de loin la seconde car la première était dangereuse.

                 J'avais deux petits copains, des voisins qui avaient à peu près le même age que moi. Tahar et Bachir. Chaque matin, vers 11heures, en sortant de la mahdra, on se rencontrait dans la rue et on se mettait d'accord car, pour nous, aller au  Sefrij est toute une entreprise. Parfois, on devait se parlait avec les gestes, des coups d’œil aussi pour éviter que nos pères ne l'apprennent. Vers midi "la gaila" le moment où la chaleur est au top et où nos parents s’apprêtent à faire la sieste, mes "complices" me font signe très distraitement parce qu'il n'était pas  question que nos parents soient au courant sinon on risque d’hypothéquer sérieusement notre gaila.

                "Ya llah ya allh ya djemaa, fissa fissa" ( on y va, vite vite) murmurait Bachir. C'est parti. On portait tous les trois des shorts et un vêtement sur le tronc, pied nu on marchait vite. Une fois au Sejridj, on se mêle très vite à tous les autres garnements qui barbotaient dans l'eau. On était heureux. Puis, un gosse cria " al wagaf al wagaf"( al wagaf c'est un garde champêtre qui s'occupait de la distribution de l'eau pour l'irrigation). Alors, on ne se faisait pas prier, on détalait plus rapide que des lièvres, on était torse nu et personne ne portait de chaussures. On allait du coté de la mosquée Essafah et on observait le moment où al wagaf partait pour y revenir. On connaissait le manège. Une fois, le garde partit, on revient à la charge. Parfois, il laissait son vélo pour nous poursuivre en lançant des menaces mais il n'allait jamais très loin. On continuait à barboter dans l'eau jusqu'à l'après midi. Vers 16 heures, il faut rentrer car c'est l'heure d'aller à la mahadra (école coranique).

    Source de la photo ( Sefridj) :http://www.sidielhadjaissa.com/article-le-sefridj-un-lieu-de-haute- 

                                             convivialite-par-h-med-boukehelkhal-101745415.html   


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  •        Nostalgie du passé  Je me souviens, la veille du départ à la séguia pour laver la laine se faisait avec beaucoup de bruit. En effet, notre grand mère, rabi yarhamha, Al Mazia, veillait à tout. Elle donnait des ordres aux femmes. Il faut que tout soit prêt , répétait elle. Deux grands ballots de laine étaient déposés dans la cour. Voilà ce que "hanna" (grand mère) appelait "tout".

             Nous, les enfants, on était heureux. Revoir la Séguia, quel bonheur!

             Le matin, J'étais tellement enthousiasmé que je ne voulais pas prendre mon petit déjeuner qui se limitait à un verre de lait et un morceau de pain. Je l'ai quand même pris en hâte.  On a fait sortir les ballots qu'un voisin devait transporter sur son âne. La troupe se mit en marche. Al Mazia, ma grand mère, moi, ma sœur et deux autres garçons et bien sur le transporteur et son animal. Nous avons traversé quelques ruelles pour arriver à la Séguia.Juste à coté de Rahbat Sidi Cheikh. Les ballots déposés, ma grand mère se mit à la besogne. Et pour nous, commença l'aventure.

              Nous trompions d'abord , timidement, nos mains dans l'eau claire et limpide qui coulait, On buvait sans avoir soif. On riait. Puis, on mettait nos pieds dans la séguia. On s'aspergeait d'eau. Parfois , notre grand mère nous demandait d'attraper de la laine emportée par l'eau. Puis on s'assoyait carrément dans la séguia. On faisait de nos corps des barrages. on courait dans l'eau.  De temps en temps, on entendait Al Hadja , qu'on avait complètement oubliée, criait des " arrête, je vais le dire à ton père" ou " personne ne viendra plus avec moi". On savait très bien que c'était des paroles en l'air. On se jouait des tours. On se poursuivait. On courait dans tous les sens. On était libre et heureux. On s'amusait comme des fous. Vers 10 heures, on était fatigué. On avait faim aussi. On s'est adossé à un vieux mur en terre crue pour nous reposer. On était mouillé de la tête aux pieds. Vers 11 heures, nous revenions chez nous, épuisés mais heureux.

           


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  •  Sens de certains proverbes Qui de nous, n'a jamais utilisé un proverbe dans une situation ou dans une autre? Mais est ce qu'on a toujours réfléchi au sens? On les emploie pratiquement toujours en louant l'héritage de nos ancêtres . Chaque fois, on dit "makhala ouna mangoulou" ( on n' a plus rien à dire car ils ont tout dit ). Sans jamais aller au sens (profond) de ces adages. Certains de ces propos se contredisent avec les préceptes de l'Islam et de la morale en générale.

             "حب الكلب في فمو تربح صلحتك منو " ( embrasse le chien sur sa bouche pour obtenir gain de cause ). Pour parvenir à ses fins,  il faut embrasser le chien sur l'endroit le plus sale. Autrement dit, il faut mentir pour obtenir ce que l'on veut. En un mot, il faut être hypocrite. Un autre exemple qui incite à la corruption : " أدهن السير إسير" ( il faut lubrifier le lacet  pour en faciliter le glissement ). En somme, cela veut dire tout bêtement, graisser la patte. N'est ce pas une "invitation" à la corruption?


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  •                Initiative à encourager   Des jeunes du quartier 450 logements à coté de la mosquée Rayane pas loin de l'Oasis Nord, ont eu marre de voir leur quartier inondait d'ordures. Alors ils ont pris l'initiative de mettre fin à ce "paysage" qui désolait tout le monde et qui les rendait malades. Ils se sont mis à la besogne. Il leur a fallu deux jours pour en  faire un endroit habitable et sans danger surtout pour les enfants. La plupart d'entre ces jeunes sont des chômeurs, pourtant cela ne les a pas empêchés de cotiser pour acheter des arbres qu'ils ont plantés. "Notre tâche ne s’arrête pas là me dit Mohamed, Nous devons entretenir les arbres et sensibiliser les habitants pour que le quartier reste propre".

         Vous les jeunes des autres quartiers, vous avez assez de Nif pour faire comme eux???


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  •               Ne me réveillez pasJ'ai fait le rêve qu'il y avait des petites poubelles partout à Laghouat. Qu'un homme donnait l'exemple à son fils, il mettait la peau d'une banane dans une poubelle. Que les jeunes ne jetaient plus les gobelets sur le sol. Que les conducteurs utilisaient des sachets pour y mettre le reste de leur casse croute. Que des hommes, des enfants et des femmes nettoyaient ensemble devant chez eux. Que les ménagères ne balançaient plus les ordures par la fenêtre du cinquième étage. Que chaque passant prenait la peine de ramasser un papier  qui trainait par terre. Que des jeunes ont pris l'initiative de faire revivre la fameuse Touiza (volontariat) et ont lancé une campagne de nettoyage un vendredi matin. Tout était net. Tout était propre. Aucune épluchure, aucun papier, aucun gobelet, aucun papier, aucun paquet de cigarettes ...  Je rêve ne me réveiller pas.


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